Life Saver - a duo show with Isabella Hin & Madeleine Roger-Lacan

Bubenberg
Nov 10, 2018 6:06PM

(Version française plus bas) On the fringes of FIAC, Bubenberg is pleased to present a two-person show with Isabella Hin and Madeleine Roger-Lacan. Emanating from an ongoing conversation over a shared interest for water and pools, yet without having the opportunity to exhibit together, this much anticipated encounter presents new series of photographs and paintings on the aquatic and the anadyomene.

Exhibition flyer

text written by Anne Bourrassé:

Just an inch wide, bulgy like a donut, in pop red color and with a taste of flavored calories. The American candy “Life Savers” presents itself in the shape of a buoy and gives its name to the exhibition at Bubenberg gallery. This reference to the aquatic is indeed what binds together the practices of these two recent graduates from the Parisian school Beaux-Arts, Isabella Hin and Madeleine Roger-Lacan.

Very much in vogue, these kind of buoys come in all shapes and colors. They have become the objects that instantly evoke summer delights and pool games on a lazy afternoon. These inflatable pool floats are places to splash around, drownings are playfully staged, we drift away, kisses are given. And we drift away. Beyond their colors and their seductive shape, the buoys are foremost a rescue tool that saves us from drowning, at sea or in a pool. It is synonymous with precaution or as a last resort. The dramatic mark it bears, intimately linked to life, is confronted to its function as toy. This duality is being explored by Isabella Hin and Madeleine Roger-Lacan.

On the exhibition’s surface, paintings and photographs.

We can easily recognize the buoys in the center of Madeleine Roger-Lacan’s paintings. The inflatables are the protagonists in an environment calling forth erotic representations. The buoy is made up from a fetichized material with which the sex industry forges bodies of desire. Shiny, blown up, colored, its esthetic provokes an instant effect of seduction. Jeff Koons would have contributed to it. Buoyantly, Madeleine Roger-Lacan transforms theses toys to make effigies out of them, sacralized in a variety of pictorial types. The humor that escapes at times actually refers to the American artist David Shrigley, known for his cynical drawings and naïve lines.

A soaked bikini has been left on a pool’s tiles. Is it a snapshot or has it been staged? We think of the many scenarios that might have led to this photograph. Some are more worrisome than others. Isabella Hin’s portraits are tainted with dramaturgy. Her almost liquid images inundate us, they bathe in fiction and memories. These aesthetic and narrative principles flow through the entirety of her artistic production, similar to rituals.

The candy has since watered down on the tongue. We exit the exhibition with a taste of remembrances and a summer colored tongue.

Anne Bourrassé

Madeleine Roger-Lacan, Isabella Hin

Isabella Hin, Madeleine Roger-Lacan

Madeleine Roger-Lacan, Isabella Hin

En marge de la Fiac, Bubenberg est heureux de présenter Life Saver, un duo show d'Isabella Hin et Madeleine Roger-Lacan. Fruit d'un dialogue depuis plusieurs années sur des thématiques communes liées à l'eau et à la piscine, sans pourtant avoir l'occasion d'exposer ensemble, cette rencontre longuement anticipée présente des nouvelles séries de photographies et de peintures ayant pour objet l'aquatique et l'anadyomène.

texte par Anne Bourrassé:

Quelques centimètres de diamètre, bombé comme un donut, couleur pop rouge et un goût de calories aromatisées. Le bonbon américain « Life Savers » prend la forme d’une bouée de sauvetage, c’est sa signification en anglais, et donne son nom à l’exposition chez Bubenberg. Cette référence à l’aquatique est en effet ce qui est commun aux pratiques d’Isabella Hin et Madeleine Roger-Lacan, toutes deux diplômées de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.

Tendance actuelle, la bouée se décline sous toutes ses formes. Elle est devenue l’objet qui évoque immédiatement plaisirs d’été et jeux de piscine un après-midi de farniente. Autour des bouées on chahute, on joue à se noyer, on s’embrasse. Et on dérive. Au-delà de ses couleurs et de sa plastique séduisante, la bouée est avant tout un outil de survie qui nous sauve d’une noyade, en mer ou en piscine. Elle est synonyme de prévoyance ou de dernier recours. L’empreinte dramatique qu’elle porte, intimement liée à la vie, se confronte à sa fonction de jouet. C’est cette dualité qu’explorent Madeleine Roger-Lacan et Isabella Hin.

A la surface de l’exposition, peintures et photographies.

Au centre des peintures de Madeleine Roger-Lacan, nous reconnaissons les bouées. Le gonflable est le protagoniste central d’un environnement qui convoque les représentations érotiques. La bouée est une matière fétichisée, déclinée dans des corps de fantasmes par l’industrie du sexe. Brillante, gonflée, colorée, son esthétique provoque un effet de séduction instantané. Jeff Koons y aurait contribué. Madeleine Roger-Lacan, joueuse, détourne ces jouets pour en faire des effigies, sacralisées dans des mélanges d’écritures picturales. L’humour qui s’en échappe fait référence à l’artiste américain David Shrigley, connu pour ses dessins cyniques au trait naïf.

Un bas de maillot de bain féminin, trempé, a été abandonné sur le carrelage de la piscine. Cliché volé ou mis en scène ? Nous faisons défiler les différents scénarios qui auraient pu conduire à cette photographie. Certains plus angoissants que d’autres. Les portraits d’Isabella Hin sont teintés de dramaturgie. Ses images quasi-liquides nous submergent, elles sont baignées dans la fiction et les souvenirs. Ces principes esthétiques et narratifs traversent toute sa production artistique, comme des rituels.

Depuis, le bonbon s’est dissout sur la langue. Nous sortons de l’exposition avec un goût de souvenirs et la langue couleur d’été.

Anne Bourrassé

Bubenberg