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The Return of Paris

Francesca Gavin
Jan 6, 2014 9:16PM

Paris has a dusty reputation. The center of much of 20th-century art was steadily becoming a mausoleum for movements past. 2013, however, has seen a sea change, as the city is throwing off its parochial cloak and becoming a vital player in contemporary art again.

Paris a pris la poussière. La ville qui, au XXe siècle, a vu naître l’essentiel de l’innovation artistique est en passe de devenir un mausolée. Cependant, 2013 a apporté son lot de changements, et la ville se débarrasse de l’esprit de clocher pour reprendre sa place au centre de la scène de l'art contemporain.

The rise of the Paris art fair FIAC is a good example. New York galleries like Andrea Rosen and Gladstone are choosing the fair over London’s Frieze as their European option. The off-site projects and performances programmed by the fair for their 2013 edition felt surprisingly fresh, with work by Allora and Calzadilla, Emma Dusong, and Eva Kotátková.

La montée en puissance de la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) de Paris en est l’exemple parfait. Les galeries new-yorkaises, comme Andrea Rosen et Gladstone, préfèrent la FIAC à la Frieze de Londres. Les installations et les performances artistique organisées par la foire, au cours de l’édition 2013, se sont révélés étonnement originales, avec l’intervention d’artistes tels qu’ Allora et Calzadilla, Emma Dusong et Eva Kotátková.

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Paris has always been well known for impressive museum exhibitions, but this year there were two city-defining, contemporary solos shows: Pierre Huyghe reused the walls of Mike Kelley’s previous show to create an inventive installation for his retrospective at the Centre Pompidou. The artist’s past work became new material. Elements from his dOCUMENTA 13 installation Untilled were transformed in the gallery, including a living white dog with a pink leg and a reclining nude sculpture with a beehive head. The sound of buzzing bees would hover above the entire show at times.

Connue pour ses expositions impressionnantes dans les musées, cette année la ville a reçu deux expositions en solo qui ont changé la donne : dans la rétrospective Pierre Huyghe au Centre Pompidou, l’artiste a réutilisé les murs de l'exposition précédente de Mike Kelley pour créer une installation pleine d’inventivité où le travail d'un autre artiste est devenu la matière d’une nouvelle œuvre. Des éléments de son installation Untilled pour dOCUMENTA 13, dont un chien blanc vivant doté d’une patte rose et la sculpture d’une femme nue allongée avec une ruche au lieu d’une  tête, ont été transformés pour la galerie. Le bourdonnement des abeilles se faisait parfois entendre au-dessus des têtes des visiteurs.

In contrast, Philippe Parreno transformed the Palais de Tokyo into an entire work. It is arguably the only time the space has been properly used as a whole. Throughout the building, lights flickered, disembodied pianos tinkled, a low rumbling groan grew as viewers descended the layers of the cavernous building. Although very much a solo show, there was a brilliant emphasis on Parreno’s collaborative work including a multi-screen visceral installation of his film Zidane (2006) made with Douglas Gordon, and his increasingly relevant piece with Huyghe No Ghost Just A Shell (1999). There was even a secret Tino Sehgal performance for those lucky enough to loiter. The show was a serious statement of creative possibility.

En revanche, Philippe Parreno a, lui, transformé le Palais de Tokyo en une œuvre complète. C’est sans doute la seule fois que l’espace a été entièrement utilisé ainsi. Partout dans le bâtiment, des lumières scintillaient, des pianos désincarnés tintaient, et un gémissement grave montait progressivement tandis que les visiteurs descendaient dans les tréfonds caverneux du bâtiment. S’il s’agissait avant tout d’un travail solo, l’accent était fortement mis sur les collaborations artistiques de Parreno, avec, par exemple, une projection viscérale sur plusieurs écrans de son film Zidane (2006) réalisé avec Douglas Gordon, ainsi que son œuvre No Ghost Just A Shell (1999), réalisée avec Huyghe, œuvre dont la pertinence se confirme de jour en jour. Il y a même eu une performance secrète de Tino Sehgal pour les chanceux qui traînaient par-là au bon moment. Cette exposition confirme sans équivoque qu’il reste encore des possibilités créatives à explorer.  

“Paris had a reputation of being stuck in the past. It was in a state of paralysis,” Palais de Tokyo curator Rebecca Lamarche-Vadel notes. “People realized that most things were not happening in Paris. We are a bit tired of old modernism.” A whole scene is emerging in the city with new artists and new galleries. Artist-run spaces like castillo/corrales in Belleville, Moins Un, and shanaynay. The bourgeois provincialism of young French art is finally fading.

« Paris avait la réputation d’être une ville qui était comme immobilisée dans le passé», remarque Rebecca Lamarche Vadel, curatrice au Palais de Tokyo. « Les gens se sont rendu compte qu’il ne se passait plus grand chose à Paris. On commençait à en avoir assez du modernisme vieillissant. » Une nouvelle scène émerge désormais dans la ville avec de nouveaux artistes et de nouvelles galeries. Des lieux tels que castillo/corrales à Belleville, Moins Un et shaynaynay ont été ouverts par les artistes eux-mêmes. L’art contemporain français se débarrasse enfin de ses conventions bourgeoises poussièreuses.

Jean de Loisy’s first two years as head of the Palais de Tokyo have undeniably been part of the focus on new art. The Palais’ initiative “Nouvelles vagues”, which ran from June to September, aimed to redefine the role of the curator and make Paris a serious player on the world scene. Judges including Jens Hoffmann, Massimiliano Gioni, and Hans Ulrich Obrist went through 500 open call applications. A resulting 53 shows were held throughout the institution and across the city. Highpoints included Cairo’s Antonia Alampi and New York’s Jason Waite’s co-curated show “The Real Thing?” that questioned that intersection between reality and fiction, and Jean Barberis’ Concert Hall installation of ghostly, kinetic instruments in a towering architectural structure.

Les deux premières années de Jean de Loisy à la tête du Palais de Tokyo ont indéniablement contribué à cet intérêt pour un art neuf. « Nouvelles vagues », à l’initiative du Palais, qui s’est déroulé de juin à septembre, avait pour objectif de redéfinir le rôle du curateur et de faire de Paris un acteur important de la scène artistique mondiale. Les juges, dont Jens Hoffman, Massimiliano Gioni et Hans Ulrich Obrist, ont passé en revue quelque 500 candidatures spontanées. Les 53 expositions sélectionnées ont été présentées partout dans la ville sous l’égide de l'institution. Les plus marquantes étaient entre autre « The Real Thing? », exposition sous co-curatelle avec le newyorkais Jason Waite, et la curatrice égyptienne Antonia Alampi, était une réflexion sur la rencontre entre la réalité et la fiction ; et le Concert Hall (Salle de concert) de Jean Barberis, une installation d’instruments fantomatiques et cinétiques dans une structure architecturale imposante.

British curator Tom Morton was invited by Emmanuel Perrotin to curate a show in their Paris space as part of the polyphonic group of shows. “The show itself was a kind of ‘Musée Imaginaire’, in which I curated a fictional show of real artworks inside a fictional museum on Charles Avery’s fictional landmass, ‘The Island’.” Morton agrees that the city is changing. “It feels odd in an age of art world hyper-mobility and instant digital transfer to talk of geographic locations as being ‘important’. That said, Paris seems pretty lively at the moment. I’m particularly interested to see what the impact will be of Nicolas Bourriaud’s directorship of the Ecole des Beaux-Arts—a Parisian ‘sleeping beauty’.”

Le curateur britannique Tom Morton a été invité par Emmanuel Perrotin d’être le commissaire d’exposition pour une série d’expositions polyphoniques dans leur espace parisien.  « L’exposition en lui-même était une sorte de musée imaginaire, dans lequel je devais faire une installation fictionnelle d’œuvres d’art réelles, exposées dans un musée fictionnel sur The Island, une masse terrestre issue de l’imagination de Charles Avery. » Morton est d’accord pour dire que la ville est en train de changer. « Cela peut paraitre étrange de dire que des lieux géographiques sont “importants” à une époque où l'art connait une hyper-mobilité mondiale et où nous pouvons transférer instantanément des documents de manière digitale. Ceci dit, Paris est plutôt animé en ce moment. Je suis particulièrement impatient de voir l'impact qu’aura Nicolas Bourriaud à la direction d’une autre belle au bois dormant parisienne : l’Ecole des Beaux-Arts. »

There are also new major contemporary art spaces on the horizon. Iconic department store Galeries Lafayette is opening a foundation to challenge the Palais de Tokyo, in a 19th-century industrial building in the Marais reworked by Rem Koolhaas. Headed by curator François Quintin, the foundation is kicking off with a serious 20.7 million-euro rolling fund.

Il y a aussi de nouveaux espaces d’art contemporain d’envergure à l’horizon. Le mythique magasin des Galeries Lafayette ouvre une fondation pour défier le Palais de Tokyo dans un bâtiment industriel du Marais du XIXème siècle rénové par Rem Koolhaas. Dirigée par le curateur François Quintin, la fondation démarre avec un financement conséquent de 20,7 millions d’euros.

Nugget: mike the lap dancer, 2013
François Ghebaly Gallery

Most importantly French art no longer feels like an old-fashioned cousin to its neighbors London and Berlin. Artists like Neïl Beloufa, Camille Henrot, David Douard, Juliette Bonneviot, and Emilie Pitoiset are making work that proves that Paris is a place to claim rather than rebel against.

L’important est que l’art français ne donne plus l’impression d’être un cousin de province comparé à ses voisins de Londres et Berlin. Des artistes comme Neïl Beloufa, Camille Henrot, David Douard, Juliette Bonneviot et Emilie Pitoiset s’attachent à faire comprendre que plutôt que de se rebeller contre Paris il faut la conquérir.


Francesca Gavin