Yann GERSTBERGER
La méthode de travail de Yann Gerstberger passe par la recherche d’objets, de matériaux, d’images, par l’essai direct de compositions et de recouvrements de ces éléments, sans utiliser les moindres dessins, notes d’intention ou simulations préalables, n’est pas sans rappeler la sérendipité, la découverte liée au hasard. Si celle-ci est devenue une véritable méthode de recherche scientifique, elle est également pratiquée depuis fort longtemps, et aujourd’hui encore par des artistes comme Yann Gerstberger. Proche de l’expérimentation et de l’expérience, elle converge chez lui dans le sens d’une sculpture rituelle. Chacune de ses œuvres, dont il ne donne aucun détail sur la provenance de ses composantes, est une découverte et une curiosité en soi. L’artiste revendique « une filiation directe avec l’art brut, naïf, primitif, et des liens de parenté non occidentaux, du tribal, de l’ethnique, du mélange, des déplacements géographiques ou mentaux. » Ses sources et ses références sont variées mais soigneusement choisies, des primitivismes africain, précolombien, océanien aux cultures dites « outsiders », populaires, urbaines, street, et de la surf culture que l’on retrouve également dans la sculpture californienne. Les questions du post-colonialisme mais aussi des low cultures sont évoquées sans parti pris, par le prisme d’un exotisme tout à fait personnel.
François Aubart, 2012
image/ Le confort Moderne - 2014