Sidney Carron

• Sidney Carron ressemble à une Suédoise. Pourtant elle est née à Vienne, dans le froid de l'Isère. À l'âge de cinq ans, elle se prend de passion pour le patin à roulettes. Elle devient "roller girl" jusqu'à finir championne de France de "Rink Hockey" à 16 ans. Elle effectue ensuite des études de joaillerie à l'École du Louvre, dont elle sortira deuxième. Elle commence à fabriquer des bijoux place Vendôme avec son père, avant de tout laisser tomber pour se consacrer à la photographie. Cette belle blonde souffre d'un problème d'addiction à la liberté.

Depuis l'âge de dix-huit ans, elle prend des mini-Polaroids qu'elle découpe pour fabriquer des romans-photo rigolos. C'est sa période SDF. Refusant d'avoir un appartement et un travail, elle s'envole en Afrique, en Amérique et en Israël pour des reportages photographiques. Elle dit qu'elle a alors été "éduquée par les rencontres". À son retour, elle organise une chaîne humaine de portraits, où chaque personne porte les yeux de la précédente. Une version photo-montage de "La Ronde" de Schnitzler ! Elle se spécialise alors dans la "kleptomanie de l'âme".

La dernière fois que je l'ai vue, elle portait une combinaison de ski Adidas rouge pour descendre les escaliers du restaurant Lapérouse. Après avoir fait la Une de Playboy en photographiant JoeyStarr avec des oreilles de lapin, réalisé le clip de "Dangereuse", l'une des plus belles compositions du chanteur Christophe et conçu l'affiche de mon "DJ set littéraire", Sidney Carron customisera en avril 2023 une 205 Peugeot, avec des projections vidéos et des leds fluorescents, lors d'un road trip artistique et galactique, à l'occasion du quarantième anniversaire de la voiture.

Suivre la "roller girl" est impossible...mais c'est la certitude d'un voyage ébouriffant, fait de rencontres improbables et de chocs esthétiques. Son talent protéiforme est le reflet de notre époque d'apocalypse multicolore. -

Frédéric Beigbeder

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